La nécessité d’agir en faveur des enfants de la rue pour la 13e édition de la célébration de la journée internationale.
Aujourd’hui à travers le monde, on estime à plus de 120 millions le nombre d’enfants des rues, et cela, malgré l’adoption il y a 33 ans de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant ( Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant). Pour célébrer le 20ème anniversaire de ladite Convention, l’UNESCO a organisé en 2009, la journée des enfants des rues, qui est célébrée chaque 12 avril. Cela fait 13 ans que cette journée est célébrée à travers le monde.
L’article 20 de ladite Convention dispose que tout enfant qui est temporairement ou définitivement privé de son milieu familial, ou qui dans son propre intérêt ne peut être laissé dans ce milieu, a droit à une protection et une aide spéciales de l’Etat. Les Etats parties doivent également s’engager à protéger l’enfant contre toute forme d’exploitation et de violence sexuelle (Art. 34), assurer le droit de l’enfant à l’éducation (Art. 28) ainsi que le droit de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux (Art. 24).
Cependant, bien que ladite Convention soit la convention la plus ratifiée de l’histoire des droits de l’homme (196 Etats parties comprenant tous les Etats éligibles à l’exception des Etats Unis), et que ses provisions soient juridiquement contraignantes, les droits des enfants susmentionnés ne sont pas garantis à de nombreux enfants, et en particulier à ceux en situation de rue.
En effet, la majorité des enfants en situation de rue sont livrés à eux-mêmes et contraints de mendier ou travailler pour subvenir à leurs besoins primaires. Ils sont privés d’habitats convenables, de nourriture, d’un environnement sécurisé, d’éducation et de soins de santé. Les jeunes filles vivant dans la rue sont par ailleurs, particulièrement exposées aux violences et abus sexuels, et doivent parfois se résoudre à des avortements clandestins, mettant encore davantage à risque leur santé. Survivre est une lutte quotidienne pour ces enfants et jeunes en situation d’extrême vulnérabilité.
Au Cameroun, le Ministère des Affaires Sociales (MINAS) et le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF) sont parmi les institutions censées mettre en œuvre des solutions pour la protection et la prise en charge des enfants de la rue. Elles doivent notamment prévoir pour un enfant (de rue) une protection de remplacement conforme à leur législation nationale (Art. 20 Al. 2 de la Convention). Cette protection de remplacement peut prendre plusieurs formes. Il peut s’agir du placement dans une famille, de la kafalah de droit islamique, de l’adoption ou, en cas de nécessité, du placement dans un établissement pour enfants approprié. Dans le choix entre ces solutions, il est dûment tenu compte de la nécessité d’une certaine continuité dans l’éducation de l’enfant, ainsi que de son origine ethnique, religieuse, culturelle et linguistique (Art. 20 Al. 3)
En 2018, le SCC (Consortium for Street Children) avait lancé une campagne intitulée « 4 étapes vers l’égalité », un appel aux gouvernements du monde entier à prendre quatre mesures pour réaliser l’égalité pour les enfants des rues.
Elles sont basées sur l’Observation générale des Nations Unies afin que les gouvernements du monde entier puissent adopter leurs propres plans sur la manière dont ils assureront la sécurité et la protection des enfants des rues :
- S’engager pour l’égalité
Reconnaître que les enfants de la rue ont les mêmes droits que tout le monde – et en tenir compte dans la loi.
- Protéger chaque enfant
Protégez les enfants des rues contre la violence et les abus et assurez-vous que les enfants ont accès à la justice lorsqu’ils sont blessés.
- Fournir un accès aux services
Permettre l’accès aux mêmes services essentiels que tous les autres enfants, tels que les hôpitaux et les écoles, afin qu’ils puissent atteindre leur plein potentiel.
- Créer des solutions spécialisées
Offrir des services spécialisés et des opportunités qui correspondent aux besoins et aux défis uniques de la vie des enfants de la rue.
Cédric NOUMBISSIE