L’ALLAITEMENT EST AUSSI L’AFFAIRE DES HOMMES
« Je me souviens, il y a deux ans lorsque j’ai accouché de ma première fille. Je savais déjà que je l’allaiterais exclusivement au sein, mon mari et moi avions pris cette décision ensemble. Ma déception fût si grande lorsque le premier jour je me suis rendu compte que le lait ne coulait pas. « Il faut être patiente, ce n’est que le premier jour », m’a dit mon mari. Le lendemain le lait a commencé à couler mais en de petites quantités. Le pédiatre m’a conseillé d’utiliser le lait artificiel mais mon mari s’y est opposé : selon lui, la nature avait tout prévu pour qu’une femme puisse allaiter son enfant au sein.
Comment faisaient nos arrières grands parents pour nourrir leurs enfants alors que le lait infantile n’existait pas encore ?
« De retour à la maison, sous la supervision de ma mère et de ma grand-mère, il me préparait toutes sortes de boissons chaudes, soupe, bouillon, bouillie, et me faisais des jus de fruit et boire beaucoup d’eau. Ma fille ne quittait plus le sein. (Imaginez la douleur qu’on ressent à chaque tétée parce que les mamelons sont rouges). Encouragée par ma famille, mon mari à mes côtés, les efforts que le bébé fournissait à chaque fois et la voir me tenir le doigt pendant l’allaitement m’ont donné la force de persévérer. Une semaine et demi après mon accouchement, le lait débordait tellement que Maelle s’étouffait presque désormais. Quelques mois après elle était devenue un bébé apoutchou. Tout le monde me demandait le lait qu’elle prend. Je ressentais de la fierté lorsque je répondais qu’elle ne prend que le sein. A l’hôpital les médecins n’ont jamais trouvé qu’elle était en surpoids ou obèse. Au contraire son pédiatre encourageait désormais les autres femmes à allaiter exclusivement leur bébé au sein pendant 6mois ». Astride relate ainsi sa première expérience de maman.
Chaque femme (pour celles qui ont opté pour l’allaitement) a quelque chose à raconter lorsqu’il s’agit de ce moment intime et de communion qu’elles ont partagé avec leur bébé. Malgré la douleur que l’on ressent au début, ce n’est rien comparé à la joie de voir son tout petit débordé de santé. La maman est soutenue, encouragée par ses proches et surtout par son partenaire se sent plus en confiance et ne ressent même plus de la gêne à allaiter en public. Les hommes, comme le mari d’Astride, doivent d’avantage être sensibilisés afin qu’ils comprennent que l’allaitement n’est pas que l’affaire de la mère. Ils ont leur mot à dire et doivent les soutenir tout le long, il en va aussi de la santé et de l’équilibre de LEUR bébé.
Emilie MANDENG – Horizons Femmes