Pourquoi la démocratie ?

démocratie

La démocratie est un régime politique c’est-à-dire  un système de gouvernement dans lequel les dirigeants sont choisis par le peuple selon les modalités définies dans la loi.  La démocratie n’est pas le seul régime politique. Il en existe d’autres encore dont la monarchie, l’aristocratie, l’oligarchie. Chacun de ces régimes a des caractéristiques qui lui sont propres, même si certains traits peuvent être partagés. Le régime politique qui est choisi par un Etat est le produit de son histoire et de ses spécificités socio-culturelles.

La démocratie de nos jours

Il existe de nombreuses déclinaisons de la démocratie, mais une distinction classique est souvent opérée entre la démocratie directe où ce sont les citoyens eux-mêmes qui font les lois et exercent directement la politique et la démocratie indirecte  où c’est le peuple qui gouverne par le truchement de ses représentants élus ou désignés. La démocratie n’est certainement pas  un « régime idéal » et comme toute œuvre humaine, elle souffre de nombreux manquements. Selon Winston Churchill, « la démocratie est le pire des régimes….à l’exception des autres ». Ce serait donc le moins mauvais des régimes politiques, celui qui permettrait le mieux  de tenir compte de la logique de l’intérêt général.

L’exaltation des droits et libertés

Au-delà du débat sur la réception, sur le modèle et sur les capacités africaines à assumer ses idéaux, le choix porté sur la démocratie, est fondé sur les valeurs qu’elle draine. En effet, la démocratie se refuse à être juste une formule de gestion de la cité. Elle veut aussi être une idéologie avec comme centre d’intérêt principal, l’Homme. Dans un régime démocratique, le pouvoir appartient au peuple. Cette prétention lui octroie les pleins pouvoirs en matière non seulement de désignation des dirigeants, mais aussi du contrôle de leurs activités.

Les régimes démocratiques se démarquent des autres par la reconnaissance et la proclamation des droits et libertés indissociables à la nature humaine de sa composante. Si ces droits ont connu des freins importants à leur déploiement, le retour au pluralisme, a permi et facilité leur retour, marquant ainsi une rupture d’avec le passé autoritaire des régimes africains. De nos jours, pratiquement l’ensemble des pays se réclame de  la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui offre une large pallette de libertés individuelles, et de libertés politiques.

Les libertés individuelles, reconnues à la personne humaine dans un régime démocratique, lui permettent de mener librement une activité associative, d’exprimer son point de vue sans crainte de représailles, de se reunir, sous réserve bien entendu du respect de la législation encadrant ce genre d’activités, de se mouvoir sans restrictions particulières. Mais les libertés individuelles impliquent aussi l’assimilation des valeurs comme la tolérance, le respect, la coopération, le compromis social, l’acceptation de la différence.

Quant aux libertés politiques, elles offrent aux citoyens qui les détiennent la possibilité d’être de réels acteurs de la société. En effet, leur activité de choix et de contrôle de l’action des dirigeants est essentielle et joue un véritable rôle de contre-poids, indispensable dans tout régime démocratique.

 

La consécration de l’Etat de droit

 Les fréquentes revendications à plus de libertés, de participation, et d’influence sur la gestion quotidienne des affaires de l’Etat ont mis au goût du jour les carences dans la volonté de construire de véritables Etats de droit. L’Etat de droit, c’est tantôt l’Etat qui agit au moyen du droit, tantôt l’Etat qui est assujetti au droit. L’Etat de droit est aujourd’hui considéré comme étant la principale caractéristique des régimes démocratiques. En faisant du droit un instrument privilégié de régulation de l’organisation politique et sociale, l’Etat subordonne le principe de légitimité au respect de la légalité. Ainsi, dans un souci d’encadrement juridique du pouvoir, les Etats se dotent de constitutions écrites, difficilement modifiables, élaborés selon un processus participatif et adopté la plupart du temps par referendum. Qui mieux est, dans un Etat de droit, les modalités de dévolution du pouvoir et leur encadrement sont précisés. La nature démocratique des régimes, exige ainsi que l’élection soit le mode par excellence du choix des dirigeants rendant ainsi anachronique la période des successeurs constitutionnels. Qui mieux est, la question de la limitation des mandats s’inscrit progressivement dans les constitutions et le séjour présidentiel est de plus en plus porté à deux mandats, ceci dans un souci d’éviter la personnalisation et la patrimonialisation du pouvoir, manifestement ostentatoire à la démocratie.

Qui plus est, un Etat de droit est magnifié par sa capacité à assurer  la séparation et l’équilibre des pouvoirs, avec un système judicaire indépendant et impartial, le respect des droits civils et politiques, la redevabilité, la transparence et la participation, l’égalité de genre, l’organisation d’élections multipartites et périodiques, le pluralisme politique et la tolérance de la diversité, la décentralisation.

Faire vivre la démocratie au Cameroun

Le Cameroun n’a pas toujours été un Etat démocratique. L’histoire encore récente nous renseigne sur le nombre élevé de restrictions subies par les citoyens dans l’excercice des prérogatives qui leurs étaient accordées. Aujourd’hui, même s’il est perfectible, le régime démocratique s’est forgé une place de choix dans l’univers politique camerounais. Des acquis sont certains, il importe de les consolider.

Une panoplie de libertés est reconnue au citoyen camerouanis. En effet, le pays a ratifié une gamme assez fournie de dispositions internationales qui énumèrent les droits et libertés fondamentales les plus consacrées. De plus, la loi fondamentale a fait sienne les droits que mentionne la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et une série de lois promulguées en 1990 relatif aux libertés, vient aggrandir et préciser les particularismes de l’excercice de leurs libertés par les camerounais.

La participation à la vie politique est elle aussi encadrée. Le Cameroun s’est doté depuis 2012, d’un code électoral qui est un aggrégat de dispositions relatives à l’organisation de chaque type d’élections, aux conditions de participation en tant que candidats ou électeurs, aux modalités de contestations du déroulement des élections.

Cependant, la démocratie est un idéal historique, difficilement réalisable. C’est la raison pour laquelle les acquis obtenus par les revendications multiples et plurielles doivent être consolidés. Ceux-ci ne peuvent l’être que grace au procédé de veille stragtégique joué par chacun des acteurs de la vie politique, indifféremment de son rang social, de son niveau d’alphabétisation, âge, de sa catégorie professionnelle.

R.H. PUEPI

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