Projet CHAMP : le micro dépistage ou quand le dépistage va vers la cible.
Dans le cadre du projet CHAMP, Horizons Femmes et ses partenaires ne cessent de multiplier les stratégies pour l’atteinte des 90-90-90 (c’est-à-dire qu’à l’horizon 2030, 90% des personnes séropositives connaissent leur statut sérologique ; que ces 90% des personnes connaissant leur statut soit mis sous traitement et que 90% des personnes sous traitement ait une charge virale indétectable). L’une de ces stratégies est le micro dépistage qui consiste en un dépistage de proximité et s’effectue au sein des communautés. L’utilisation du Finger Prick est nécessaire pour mener ce type de dépistage. Approché pour de plus amples explications, le Technicien de Laboratoire de Horizons Femmes, Aymard d’Aquin KUIDJEU, nous en dit plus.
Qu’est-ce que c’est que le finger prick ?
Nous entendons par Finger Prick, une technique de prélèvement capillaire consistant à prélever une petite quantité d’échantillon de sang au bout du doigt par piqure transcutanée à l’aide d’une lancette stérile. Cette technique est couramment utilisée pour divers analyses nécessitant une petite quantité de sang. Cette technique est utilisée dans le cadre du micro dépistage.
Quel est l’avantage du finger prick ?
L’utilisation du Finger Prick a plusieurs avantages. Tout d’abord, il est facile et simple à pratiquer contrairement aux autres types de prélèvement sanguin. Par ailleurs, il s’effectue en très peu de temps. Autre chose c’est qu’il minimise le traumatisme.
Pourquoi l’utilise-t-on dans le cadre du projet CHAMP ?
Dans le cadre du projet CHAMP, le Finger Prick a été instauré pour renforcer les capacités de nos agents, nos personnels de terrain afin de leur permettre d’effectuer les tests de dépistage rapides du VIH auprès de nos cibles.
En quoi consiste le stage prévu à cet effet ?
A cet effet, certains membres du personnel des OBC dans le cadre du projet CHAMP ont été conviés à prendre part à l’atelier de formation organisé par Care Cameroun portant sur l’assurance qualité et le dépistage rapide du VIH. Le stage en cours au sein du laboratoire du Drop-In-Center de Horizons Femmes, est une continuité du renforcement des capacités des bénéficiaires de la dite formation. Il vise à les rendre apte à effectuer les tests de dépistage rapide en communauté.
Combien de personnes prennent part au stage ?
Nous avons dix stagiaires admis en stage suite à la formation que nous avons reçue de CHAMP.
Combien de personnes doivent être retenues au terme du stage ?
Un nombre fixe n’a pas été arrêté. Le but c’est de rendre tous les participants aptes à exercer.
Quel est le profil des personnes pouvant prendre part au stage ?
Les participants pouvant prendre part au stage sont ceux recommandés par Care Cameroun, ayant eu une moyenne appréciable au pré et post test lors de la formation.
Comment se déroule le stage proprement dit ?
Actuellement nous sommes à la deuxième semaine de stage, tout se déroule très bien suivant le programme que nous avons reçu à la formation. Dès la première semaine, on s’est beaucoup attardé sur les notions de base primordiales, à savoir : les règles d’hygiènes et de biosécurité au laboratoire, la notion d’assurance qualité, la bonne gestion des déchets de laboratoire, la gestion de l’information « stricte confidentialité des résultats d’analyses », la préparation d’un poste de dépistage rapide du VIH. La semaine en cours consiste en une phase pratique du Finger Prick.
Y’a-t-il des modules dans le cadre du stage ?
Oui nous avons plusieurs modules, calqués sur le programme donné par CHAMP. Il s’agit notamment de la biosécurité au laboratoire, l’assurance qualité, la phase pratique du test, mais également l’insistance sur la notion d’éthique, la confidentialité des résultats dans le cadre du projet.
Combien de temps va durer le stage ?
Actuellement, nous avons établi un programme sur un mois et pour ceux qui ne seront pas aptes, il y’aura une possibilité de continuer à renforcer leurs capacités.
Que deviennent les personnes formées au terme du stage ?
Leurs capacités ayant été renforcées, elles seront aptes à descendre sur le terrain faire des dépistages rapides auprès de la communauté et référer les personnes au DIC pour les consultations avant l’initiation.
De quoi est née cette stratégie?
Dans le cadre du projet de lutte contre le VIH et dans le but d’atteindre les 90/90/90 il fallait élargir les activités de dépistage sur le terrain, car nous avons constaté que beaucoup ne se rendent pas à l’hôpital, soit parce qu’ils sont frustrés, parce qu’ils n’ont pas de temps, parce qu’ils ont peur. Avant on faisait des descentes sur le terrain mené par les spécialistes du laboratoire mais maintenant nous formons d’autres personnels pour pouvoir le faire aussi afin d’amplifier les activités sur le terrain.
Cédric NOUMBISSIE N.