Célébration de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle : « un appât pour conscientiser la communauté nationale et internationale »

« Les menstrues, on doit en parler ». Tout le monde était d’accord avec cette assertion le mardi 29 mai 2018, lors de la célébration de la 5^e édition de la journée mondiale l’hygiène menstruelle au Cameroun.

Les locaux de la commune d’arrondissement de Yaoundé V ont accueilli la cérémonie officielle de de la célébration au Cameroun de la journée mondiale de l’Hygiène Menstruelle. Cette cérémonie était organisée par ONUFEMMES en partenariat avec les associations actives dans la gestion de l’hygiène menstruelle à l’instar de Horizons Femmes.

Sensibiliser et informer

Organisée avec un jour de décalage (pour des raisons pratiques) par rapport à la date officielle de célébration de la journée le 28 mai, cette cérémonie visait à briser le silence qui tourne autour des menstrues, tout en démontrant qu’elle n’est pas une limite à l’épanouissement des femmes et des jeunes filles et surtout à la réalisation de leurs rêves. Le public présent a eu également l’occasion d’être sensibilisé et d’être informé par rapport aux bonnes pratiques en termes de gestion de l’hygiène menstruelle et par rapport aux actions menées sur le terrain par les différentes associations partenaires de l’évènement que sont Horizons Femmes, Kmerpad et Afaird.

La cérémonie tournait autour de deux activités majeures notamment l’exposition des stands des associations invitées et la conférence présidée par le sous-préfet de l’arrondissement de Yaoundé V. Bien que les stands aient attiré du beau monde, la majorité des regards étaient tournés vers la conférence qui se tenait dans la salle de fête de la commune d’arrondissement de Yaoundé V.

« Plus de limites »

Elle a été rythmée par les interventions des différents panélistes autour du thème 2018 « Plus de limites pour les femmes et les jeunes filles grâce à une bonne hygiène menstruelle ». Le maire de la commune a surtout tenu à relever ce qui a été fait dans son territoire de compétences avec la construction des toilettes sexo-spécifiques. Le Délégué d’arrondissement du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille a axé son intervention sur le lien entre les politiques publiques et la gestion de l’hygiène menstruelle, cette dernière étant désormais inscrite dans les plans de stratégie et des budgets communaux. Elle n’a pas manqué de rappeler que « les menstrues sont un signe de vitalité et de bonne santé chez la femme. Les tabous et interdits autour des menstrues mettent les femmes en danger. Certains tabous ne valorisent pas la dignité de la femme ». La prise de parole de la représentante du directeur pays de ONUFEMMES a permis de présenter « le programme genre et assainissement » qui prend malheureusement fin en 2018, tout en expliquant le choix du 28 mai (5^e mois de l’année) comme journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Le 28 représentant le nombre de jours d’un cycle régulier et 5 le nombre de jours moyen de l’écoulement des menstrues.

A l’heure actuelle les associations sur le terrain ont des initiatives louables mais elles sont minées par le manque d’harmonisation sur le terrain. Une coordination nécessaire pour pousser plus loin la démystification du phénomène naturel que sont les menstrues.

Cédric NOUMBISSIE