CONTRIBUTION A LA LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS : LE PNUD ET HORIZONS FEMMES FORMENT LES TRAVAILLEUSES DE SEXE A LA FABRICATION DU SAVON
Le mercredi 09 septembre 2020, l’Association Horizons Femmes avec l’appui du PNUD a organisé une des nombreuses sessions de l’atelier de la formation à la fabrication du savon dans ses locaux situés au quartier Melen Mini-Ferme, dirigé vers les travailleuses de sexe (TS).
En effet, avec la COVID-19, le savon devient plus indispensable que jamais surtout dans les « couloirs », où les travailleuses de sexe (TS) mènent leurs activités qui les exposent fortement au risque d’infection. Il est déplorable de constater que les TS, principales cibles de Horizons Femmes, constituent à la fois une catégorie multiculturelle et vulnérable s’exposant obligatoirement à la maladie par un contact charnel avec leurs clients. Consciente des risques sanitaires que ces TS encourent et de la situation d’extrême précarité dans laquelle elles vivent, exacerbée par la pandémie, l’Association Horizons Femmes, dans le cadre du projet d’appui à la résilience socio-économique face à la pandémie du coronavirus en milieu de travail de sexe à Yaoundé, a organisé ce mercredi un atelier de formation pratique en faveur de cette catégorie sociale.
La formation se déclinait en plusieurs étapes : La première étape, la plus importante consistait à présenter les règles de sécurité à respecter avant l’entame du processus de fabrication. En effet, le formateur a tenu à attirer l’attention des bénéficiaires sur la dangerosité de certains produits qui rentrent dans la composition du savon, notamment la soude caustique. Les bénéficiaires, pour la plupart ont fait remarquer qu’elles ignoraient qu’il leur était nécessaire de prendre certaines précautions. Le formateur a ainsi expliqué : « avant toute manipulation ou toute séance de fabrication artisanale du savon, le port de la blouse, d’un tablier, de gants en plastique ou en caoutchouc est nécessaire ». Par ailleurs, pour éviter l’inhalation des vapeurs toxiques provenant de la dissolution de la soude, le formateur leur a conseillé d’utiliser un cache-nez.
La seconde étape portait sur la présentation des équipements nécessaires à la fabrication du savon de ménage, à la portée de toutes les bénéficiaires à savoir : des bassines en plastique solide, une balance, des gobelets pour mesurer les produits. Puis, le formateur a procédé à la déclinaison du processus de fabrication du savon. Cette étape ne constituait qu’un supplément théorique, car le formateur tenait à mettre un accent prioritaire sur la compréhension du processus avant de passer à la phase pratique de fabrication. Cette phase, plus interactive, était ponctuée par les différentes réactions et questions des bénéficiaires. Ainsi, L’une des bénéficiaires a demandé « après combien de temps peut-on utiliser son savon ? », ou encore « quel type d’huile peut rentrer parmi les éléments constitutifs ? », « pourquoi certains savons sont colorés ? », « est-ce de la même façon que l’on fabrique les savons de toilettes ? ». Après avoir balayé toutes les questions, le formateur est passé à l’étape proprement dite de fabrication du savon. Avant la phase pratique, ce dernier a tenu à savoir si certaines bénéficiaires possédaient une expérience préalable dans la fabrication du savon. Sur la vingtaine de femmes présentes, une seule s’est démarquée par son expérience antérieure. Cette dernière a ainsi été choisie par le formateur pour guider ses consœurs durant l’atelier pratique. L’atelier s’est clos par des échanges de contact entre les bénéficiaires afin de faciliter un accompagnement technique par l’Association et ses partenaires, des bénéficiaires désireuses de faire carrière dans la fabrication et dans la commercialisation du savon.
Horizons Femmes/Erica PEM (stagiaire)