La perception de la notion de citoyen est tantôt galvaudée, tantôt biaisée. Pour faire simple, un citoyen c’est celui qui participe de son plein gré à la vie de la cité.
Les attributs du citoyen
La citoyenneté est le fait pour une personne, pour une famille ou pour un groupe, d’être reconnu comme membre d’une société donnée et d’avoir le droit de participer à sa vie politique. La citoyenneté comprend quatre éléments : la nationalité qui donne un cadre à la souveraineté nationale, les droits, ils peuvent être civiques, politiques, sociaux ; les devoirs (payer les impôts, respecter les lois) et la participation civique. Cependant, être un citoyen suppose la réunion de trois attributs :
Les valeurs centrales du citoyen
Le citoyen vit dans une communauté au sein de laquelle foisonne une diversité culturelle et d’aspiration. La cohabitation quotidienne paisible impose ainsi à tous des codes de conduite indispensables. Ils peuvent se traduire en valeurs, gages de l’harmonie dans la société. Le bon citoyen se démarque donc par sa capacité non seulement à être conscient de la réalité de son pouvoir, mais aussi averti de l’opportunité de son excercice. Etre donc un bon citoyen c’est assumer sa citoyenneté ; cela passe nécessairement par le respect des principes et des lois qui sont le fondement de sa responsabilité, la bonne conduite, l’obligation de traiter les autres citoyens avec respect et tolérance. De même, ces valeurs sont en rapport avec la nécessité pour le citoyen d’être renseigné sur les institutions propres à son pays. Il importe aussi pour le bon citoyen de non seulement respecter les institutions nationales, mais également ses symboles. Au Cameroun, le drapeau, la devise, l’hymne national, les sceaux et les armoiries, ne doivent en aucun cas être travestis.
Le bon citoyen s’engage
Etre un bon citoyen, c’est une aspiration positive de tout membre d’une communauté. Parmi les droits reconnus à un citoyen, il y’a le droit de participer au processus électoral. En effet, celui-ci induit diverses possiblités. Parmi celles-ci, le droit de voter et celui d’être éligible. Le droit de voter est la manifestation ultime du pouvoir du citoyen. Il lui permet d’opérer un choix libre et conscient (s’il est suffisament renseigné) sur la personne à qui il accorde sa portion de pouvoir dans le cadre du contrat social. Participer au processus électoral, suppose aussi avoir l’opportunité d’être éligible à une fonction de pouvoir. Plus simpement il s’agit, sous réserves des dispositions qui les organisent, de la possiblité d’être candidat à la présidentielle, aux sénatoriales, aux législatives et aux municipales. Si le Cameroun ne s’est pas inscrit dans la logique des pays qui ont rendu le vote obligatoire, il n’en demeure pas moins vrai que le bon citoyen qui remplit les conditions pour être élu ou électeur doit pouvoir trouver obligatoire de magnifier sa participation par l’une de ces voies. Cela implique donc pour le bon citoyen de s’assujettir à l’accomplissement de certaines conditions. Tout d’abord, il lui importe de s’incrire sur les listes électorales ; ensuite il doit procéder au retrait de sa carte d’électeur ; enfin, après avoir réalisé son devoir citoyen (le vote), il doit s’assurer de la prise en compte effective de son choix, en assistant aux opérations de dépouillement.
La participation implique également la possiblité de participer au débat politique en respectant les opinions des autres, d’apporter une contribution financière ou matérielle à un parti politique, de faire campagne pour un parti politique ou un candidat.
Cependant, l’engagement citoyen s’effrite de plus en plus de nos jours. Les taux d’abstension battent des records. L’engouement de la participation à la prise de décision collective sur la marche des affaires publiques s’estompe, hélas. La faute au manque de confiance en l’indépendance et l’impartiatlié des organismes de Gestion des élections, aux incessants appels au boycott des partis de l’opposition, au désintérêt pour la chose politique, au découragement des électeurs. Le bon citoyen est celui qui refuse de laisser par désintérêt ou empathie, les autres choisir à sa place.
Le bon citoyen fait des choix objectifs
La citoyenneté conférant à celui qui la détient, l’accès à l’ensemble des droits civiques et politiques, lui permet de jouer un rôle décisif dans un régime démocratique. Son activité de participation est déterminante dans la mesure où elle permet de légitimer non seulement les actions à venir des dirigeants, mais aussi de l’Etat auquel il appartient. Mais les choix opérés doivent se baser sur des critères aussi objectifs que possibles. En effet, à quoi cela sert-il d’avoir la possibilité de voter si les citoyens ne se donnent pas d’abord les moyens de choisir ?
Les choix objectifs sont ceux portés sur des dirigeants et des programmes politiques qui ont pour toile de fond la défense de l’intérêt général. Tout d’abord, le bon citoyen se renseigne sur la moralité du candidat. Celui-ci doit pouvoir faire preuve d’une certaine rigueur éthique, d’une réelle intégrité, ces qualités étant nécessaires pour la crédibilité de sa parole. Ensuite, choisir un bon candidat c’est tout aussi choisir un profil, celui de l’emploi. Il fait intervenir l’expérience, la personnalité, le caractère, la connaissance des sujets essentiels, le charisme, entre autres.
Le bon citoyen devra toujours avoir présent à l’esprit le souci de savoir si celui à qui il confie sa portion de pouvoir est à même de traduire en actes concrets l’essentiel des missions qui lui sera octroyé. Enfin, le bon candidat est celui qui présente son programme, son projet de société, qui doit être réaliste et réalisable. Le bon citoyen est ainsi, celui qui prend connaissance des projets de société que portent les candidats et n’hésite pas à demander des éclaircissements sur des zones de ceux-ci qui lui paraissent obscures.
R.H. PUEPI
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