PROJET FAST TRACK CITIES : LES COMMUNES ET LES OSC S’ENGAGENT A REDUIRE LE VIH AU SEIN DE LA POPULATION JEUNE.

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Steve et Darelle sont deux jeunes de la cité capitale du Cameroun, Yaoundé. Ils sont respectivement usager de drogues et travailleuse de sexe. Ces statuts particuliers occasionnent des stigmatisations à leur égard et les pousse à se mettre en marge de la société. A l’occasion de la tenue de la réunion d’information et de plaidoyer auprès des autorités de la ville dans le cadre du projet Fast Track Cities, ils ont eu l’occasion de témoigner et d’évoquer les difficultés qu’ils vivent sur le terrain. Darelle affirme qu’elle se sent plus à l’aise quand elle reçoit les services dans une Organisation à Base Communautaire (OBC) que lorsqu’elle se rend dans une formation sanitaire classique. Selon Steve, l’approche hautement répressive qui était utilisée par les forces de maintien de l’ordre et contre les jeunes utilisateurs de drogue ne les aidait pas à réduire leur dépendance aux drogues et ne répondait pas au besoin de sensibilisation pour la réduction du risque de transmission du VIH et des IST à travers les pratiques telles que le partage de seringues, le « toastage » (partage du mégot de cannabis) ou le partage des sachets de whisky. Cet état de fait entraine un manque d’informations sur le VIH pour ces deux jeunes. Ce qui fait d’eux une catégorie de populations très exposée au VIH.

Les données épidémiologiques viennent confirmer cette tendance. En effet, selon l’EDS 2018, dans la population des 15-24 ans, 36 % des femmes et 33 % des hommes seulement ont une connaissance complète des moyens de prévention du VIH. Au sein de cette population, les jeunes non scolarisés sont plus vulnérables, particulièrement les jeunes femmes (environ 6 fois plus de nouvelles infections que chez les jeunes garçons). Cette situation observée dans les villes a poussé à la mise en œuvre du projet Fast Track Cities. Mené dans les 7 municipalités de la ville de Yaoundé, il a pour objectif de fournir un appui technique et financier essentiel pour une année additionnelle pour l’accélération de la réponse au VIH en vue d’atteindre les ambitieuses cibles 95-95-95 et les objectifs de l’Initiative Fast-Track Cities, ainsi que l’Objectif de Développement Durable visant à mettre fin au sida d’ici 2030.

Dans les sept communes de la ville, 100 adolescents et jeunes comme Steve et Vanessa recevront des messages de sensibilisation sur la prévention, le dépistage, le traitement du VIH et la suppression de la charge virale. Ils recevront des services de conseil et dépistage du VIH, de santé sexuelle et reproductive et de prévention ou réponse à la violence, y compris la violence basée sur le genre (VBG), et seront sensibilisés sur leurs droits. Parmi ces 1000 jeunes, 100 vivant avec le VIH connaitront leur statut sérologique et seront liés au traitement VIH. Tels sont les résultats que visent le projet à terme.

M. Mbassi, Conseiller municipal de la mairie de Yaoundé VI

 

Ce projet est mené dans le cadre du mois camerounais de lutte contre le VIH et de la Journée Mondiale de Lutte contre le Sida, avec l’appui du Bureau Pays d’ONUSIDA et en partenariat avec les Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC), le Comité National de Lutte contre le Sida (CNLS) et l’International Association for Providers of AIDS Care (IAPAC). Il rencontre l’approbation des autorités présentes à la réunion d’information et de plaidoyer. « Il est important que les acteurs de la lutte contre le VIH apprennent à se connaitre. L’étape zéro d’une collaboration est la reconnaissance des acteurs. Si les OSC ne reconnaissent pas le rôle de la commune, elles n’iront jamais vers cette dernière. Si la commune est placée sur son piédestal d’institution centrale de la décentralisation, elle n’ira jamais vers les OSC pour comprendre leur rôle. C’est pareil avec les forces de sécurité et les autres acteurs. Cette activité va permettre de créer une émulation au plan local, où la mairie va se mettre au centre de l’initiative locale de la réponse et travailler avec les autres.  » affirme à cet effet M. MBASSI, conseiller municipal à la mairie de Yaoundé 6.

Ensemble des autorités ayant participé à la réunion d’information

 

Si un tel plaidoyer est louable et apprécié par tous les participants à la réunion, ces derniers se sont accordés sur le fait qu’un plaidoyer doit être mené en direction des hautes autorités de la ville et du pays afin d’impacter les décisions qui sont prises en haut lieu, pour une meilleure prise en charge des populations clé et vulnérables dans la réponse contre le VIH.

Cédric NOUMBISSIE – Horizons Femmes

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