« Femmes et Droit à la terre au Cameroun ». Tel est le nom du réseau constitué par les femmes volontaires réunies autour de Horizons Femmes dans le cadre du Projet Femmes et Foncier mis en œuvre avec l’appui de African Women’s Development Fund (AWDF).
35 participants ont fait le déplacement de 10 départements des régions du Centre et de l’Ouest du Cameroun ce 26 mai 2020 pour la capitale de la région du soleil couchant du Cameroun. Le but était de prendre part à l’atelier de renforcement des capacités de réseau des femmes pour la défense de leurs droits fonciers. Cette rencontre constituait une des activités phares du « projet de mobilisation communautaire et plaidoyer pour la sauvegarde des droits fonciers des femmes et veuves dans les régions de l’Ouest et du Centre du Cameroun » dit Projet Femmes et Foncier. Un pan important de la matérialisation des idéaux du projet, concerne la formation des parties prenantes. En effet, il s’agit de baliser le chemin de la réalisation des objectifs du projet dont le principal consiste à favoriser la jouissance des droits économiques par les femmes au Cameroun.
Une rencontre de ce type avait pour but de renforcer les connaissances en matière de droits fonciers, et la considération des droits patrimoniaux des femmes, ainsi que les connaissances en matière de fonctionnement d’un réseau comme plate-forme. De manière spécifique, il s’agissait de faire comprendre aux participants l’importance de l’appartenance à un réseau, de les amener à savoir animer et gérer le réseau, de maîtriser l’attitude et les comportements à adopter par les membres au sein d’un réseau.
Concrètement, les participants ont été entretenus sur cinq grands chapitres au cours de cet atelier. Du réseautage à l’administration des réseaux structurés, en passant par les étapes pour l’atteinte du succès, l’évaluation ou encore la mobilisation des ressources, tous les secrets ont été livrés aux participants pour mettre sur un pied un réseau efficace.
Les résultats directs enregistrés ont été la création d’une plateforme numérique d’échanges entre les membres du réseau afin de mieux coordonner les activités de celui. Des engagements ont aussi été pris de restituer les savoirs auprès des membres d’autres associations et à les intégrer dans la plateforme créée afin d’accroitre la force du réseau.
Un réseau pour défendre les droits fonciers des femmes, de quoi s’agit-il ? A quoi ça sert ?
C’est une plateforme qui regroupe les filles, femmes et veuves engagées dans l’accompagnement pour l’accès aux droits fonciers. Elle a pour objectif de favoriser le partage d’expériences entre les membres afin de concevoir les idées pour accompagner les femmes violées dans leurs droits fonciers, de mobiliser les ressources, d’accompagner les femmes dans le processus d’accès au foncier, de porter les actions de plaidoyer initiées par les membres. Au sein de cette plateforme, les activités doivent porter sur la visibilité des actions du réseau et de ses membres, le renforcement des capacités des membres, le plaidoyer, la mobilisation des ressources et la recherche des partenaires.
Selon le formateur principal, M. Daniel NONZE « Si on veut faire respecter les droits fonciers des femmes, il faut mettre sur pied des actions de plaidoyer très solides. Le meilleur dispositif pour ce plaidoyer c’est le réseau. Le réseau qui a été constitué est composé d’une quarantaine d’associations, si chaque association mobilise juste dix de ses membres, cela constitue une force de plaidoyer très forte pour des actions en direction de l’Etat ».
Du ressenti des participantes
De la bouche des participantes, l’on pouvait entendre des mots de satisfaction et de devoir accompli. Mme Madong, parajuriste du département du Mbam-et-Inoubou dans le cadre du projet, affirme ainsi que « les savoirs reçus dans le cadre de cette formation sont une source de motivation supplémentaire pour l’engagement en faveur des droits fonciers des femmes ».
Elle rejoint ainsi Mme Nguetsa, présidente d’un réseau et femme leader à l’Ouest dans le cadre du projet, qui pense que l’atelier a été utile car il lui a apporté des connaissances supplémentaires pour structurer et faire fonctionner un groupe de femmes en vue de la défense de leurs différents droits.
Mme Mouafo Mimosette, animatrice d’un réseau de femmes de l’arrondissement de Bagangté, pense quant à elle que le réseau est une plateforme pour rendre visible le travail des associations et le travail des membres du réseau contribue à fortifier celui-ci.
Un adage populaire dit « l’union fait la force ». Il est d’autant plus pertinent quand il s’agit de la défense des droits fonciers des femmes. L’accès à la terre n’est pas un objectif facile à atteindre dans un environnement encore miné par des pratiques et des coutumes patriarcales. Constituer un réseau est un des moyens les plus efficaces pour que l’accès à la propriété foncière soit équitable entre les hommes et les femmes. Horizons Femmes et AWDF, deux organisations qui militent pour le respect et la protection des droits des femmes, l’ont bien compris.
Cédric NOUMBISSIE
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