
06 Volontaires, dont 03 femmes et 03 hommes, et 02 représentants des Formations Sanitaires de Soa et de Biyem-Assi ont pu bénéficier pendant 02 jours, les 17 et 18 mai, d’un renforcement de capacités en matière de prévention et de prise en charge des Violences Basées sur le Genre (VBG) dans les locaux du siège social de Horizons Femmes à Mini-ferme, en plein cœur de la capitale politique.
Selon la Chargée de Mobilisation Communautaire, en charge du projet, « l’objectif de la formation était de davantage renforcer les capacités des volontaires qui seront sur le terrain pour les sensibilisations au niveau de la communauté. Il était donc question qu’ils soient au même niveau d’information et qu’ils relaient ces informations concernant les violences au niveau de la communauté ». De manière spécifique, il s’agissait de faire un rappel des connaissances sur la notion de VBG, de développer le cadre de lutte contre les VBG, de renforcer les connaissances des participants sur la méthode de prévention et prise en charge des VBG.
Les volontaires sont responsables de l’animation continue des causeries éducatives essentiellement axées sur la prévention et la prise en charge des VBG chez les Travailleuses de Sexe (TS) et les Femmes Vivant avec le VIH (FVVIH). Comme le dit Sipora, volontaire intervenant dans le district de Nkolbisson, « ils ont pour rôle de sensibiliser les bénéficiaires dans les formations sanitaires et dans les points chauds et de les référer au life center (centre d’écoute de Horizons Femmes) afin de bénéficier des services qui leur sont réservés ».
Dans le cadre de ce projet de Prévention et de prise en charge des VBG et du VIH chez les Travailleuses de Sexe et les Femmes Vivant avec le VIH à Yaoundé et à Bafoussam, mis en œuvre avec l’appui de Fondation de France, il est justement prévu des services de prise en charge gratuits en destination des survivantes des VBG. « Dans ce projet, il est prévu un package de services gratuits pour les bénéficiaires notamment le dépistage du VIH, la prise en charge des IST, la prise en charge juridique pour celles qui veulent porter plainte contre les acteurs de violences. Voilà la nouvelle donne du nouveau projet. Maintenant on fait une prise en charge médicale, psychologique et un accompagnement juridique » précise la responsable du projet.
Interrogée sur le déroulement de la formation, la consultante Chantal NJOMOU, a tenu à préciser les contours de celle-ci. « Par le passé on a juste travaillé sur les questions de VIH et on a abordé le genre de manière transversale. Cette fois ci, on a travaillé exclusivement sur les VBG avec un accent mis sur les concepts et les types de VBG » précise-t-elle.
« J’ai apprécié les interventions des participants d’autant plus que dans une approche communautaire, il était important de ramener les concepts au niveau « terre à terre ». Ça leur permet de bien comprendre les choses et de les partager avec leurs propres expressions » ajoute-t-elle.
La stratégie adoptée dans cette formation a été une approche pratique qui fait usage des exercices ludiques et qui permettent de fixer les idées dans la tête des participants à la formation. Selon Sipora, « la formation était bien, parce qu’elle était très pratique et avec les différentes mises en situation, on n’a pas senti la fatigue ».
Aux sorties de la formation, chaque participant sait désormais quel est son rôle et il n’y aura pas chevauchement entre les interventions des uns et des autres. La responsable du projet pense d’ailleurs que les participants savent déjà ce à quoi renvoie les VBG, quel est le paquet de service disponible pour les bénéficiaires et comment les aborder et les convaincre d’accepter ces services.
Les représentants des formations sanitaires ont également été des parties prenantes très satisfaites à cette formation. Selon Dr. Ivan NKAMSI, coordonnateur de l’unité de prise en charge des patients du VIH à l’hôpital de district de Soa, les VBG sont des sujets d’actualité et il y a des données qu’ils ne maitrisaient pas. « Etant donné que les femmes vivant avec le VIH sont particulièrement exposées aux VBG, dès notre retour dans notre district nous allons commencer à les sensibiliser dans le cadre de nos groupes de soutien et nous allons sensibiliser les différents accompagnateurs psychosociaux sur l’accueil et l’écoute, car à un moment donné, avec l’afflux des patients, on a un peu négligé ces aspects-là. Il est temps de s’y recentrer et on apprendra beaucoup de nos patientes », ajoute-t-il.
A Yaoundé, le projet se déploie dans quatre districts de santé que sont le district de Biyem-Assi, de Soa, de Nkolbisson et de la Cité Verte. En plus de Yaoundé, Bafoussam est l’autre capitale régionale de mise en œuvre du projet. Elle abritera la formation des parties prenantes les 25 et 26 mai et celle-ci marquera le début des descentes de sensibilisation des volontaires dans les points chauds et les formations sanitaires.
Cédric NOUMBISSIE – Horizons Femmes
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